Mesures d'urgence contre le VIH : Quand la peur d'être contaminé pousse à se dépêcher

Vous avez passé une nuit merveilleuse ? Vous avez pensé au safer sex et le préservatif a glissé ou s'est déchiré ? Ce scénario n'est pas si rare. Si vous n'avez pas utilisé d'autre moyen de contraception, vous craignez d'abord une grossesse non désirée. Depuis que la pilule du lendemain est disponible en pharmacie sans ordonnance, il est possible d'agir très rapidement. Et nécessaire. La fenêtre de temps est de 72 heures. Plus vite elle est prise, meilleures sont les chances de succès. Mais qu'en est-il d'une éventuelle contamination par le virus du sida ?

Safer Sex ist lebenswichtig© iStock
Seul un préservatif en bon état peut protéger contre les MST ou le VIH.

L'ignorer tout simplement et espérer le meilleur ? Ou plutôt faire un test VIH ? Ce serait la solution la plus responsable. Mais il existe d'autres moyens de se protéger et de se faire dépister :

Mesures immédiates

S'il s'agit d'un souci sérieux de contamination par le VIH, la plus grande urgence s'impose dès le moment de l'accident. Les mesures immédiates recommandées sont notamment les suivantes :

En cas de rapports sexuels non protégés, laver le pénis à l'eau courante avec du savon.
Expulser le sperme du vagin ou de l'intestin. Le rincer, en revanche, augmente le risque d'infection.
En cas de rapport oral, recracher immédiatement le sperme et se rincer la bouche. Se brosser les dents augmente le risque d'infection.
Rincer les yeux en cas de pénétration de sperme.

Prophylaxie post-exposition au VIH (PEP)

Il existe en outre un traitement médical d'urgence préventif (PEP). Dans les 72 heures suivant une éventuelle infection, des médicaments permettent d'éviter une contamination, tout comme la pilule du lendemain. Ici aussi, plus les médicaments sont pris tôt, plus leur efficacité est garantie. Et celle-ci se fait de préférence dans les deux premières heures. Il faut donc également agir très vite.

Les médicaments doivent être pris strictement sur une période de quatre semaines. Les effets secondaires ne font pas de la prise une promenade de santé. Le service d'assistance téléphonique et en ligne de la BZgA ainsi que les antennes locales de l'AIDS indiquent où trouver des points de contact pour un tel traitement d'urgence.

Test PCR

Ceux qui ne supportent pas du tout l'incertitude et qui ont des craintes justifiées suite à un contact à risque, par exemple avec une personne infectée, peuvent faire un test PCR (polymerase chain reaction). Il s'agit de la possibilité la plus précoce de prouver une contamination (même si elle ne peut être exclue), mais seulement quinze jours après une éventuelle contamination. Contrairement au test habituel des anticorps, le test PCR détecte directement le virus. Un inconvénient est d'une part le coût beaucoup plus élevé, entre 100 et 150 euros, qui doit être payé de sa propre poche. Et d'autre part, seul le résultat positif, c'est-à-dire la contamination par le VIH, est contraignant. En revanche, un résultat négatif ne garantit malheureusement pas encore que l'on n'a pas été contaminé. En effet, il faut encore trois mois pour obtenir une preuve fiable. Il n'est donc pas possible d'éviter un test VIH traditionnel après coup.

Test VIH

Contrairement au test PCR, le test VIH ne recherche pas le virus lui-même, mais les anticorps que notre système immunitaire produit contre le virus. Ceux-ci peuvent être détectés trois à six semaines seulement après une infection. L'accent est mis sur "peuvent". Car ce n'est que trois mois après l'infection que les derniers anticorps détectables contre le VIH se sont formés. Une infection peut donc ici aussi être détectée plus rapidement qu'exclue.

Les frais de 20 à 25 euros ne sont pas facturés dans certains services de santé et doivent sinon être pris en charge par le patient. L'inconvénient réside dans le délai d'attente désagréable de plusieurs jours entre la prise de sang et la communication du résultat.

Test rapide VIH

Ceux qui souhaitent éviter le temps d'attente peuvent aujourd'hui faire un test rapide. Le terme de test rapide est toutefois trompeur, car il ne signifie pas obtenir un résultat sûr avant la fin des trois mois. Permettez-moi de vous raconter une petite histoire à ce sujet :

Une jeune femme a fait faire un test VIH rapide dans un laboratoire le lendemain de l'accident de safer sex. On lui a fait une prise de sang et elle a reçu le résultat le jour même : tout était en ordre. De manière vraiment convaincante, elle a défendu avec véhémence l'idée que ce test était à l'épreuve des bombes et qu'elle avait tout compris correctement. Eh bien, ai-je pensé avec irritation, est-ce qu'on a vraiment développé quelque chose de nouveau et je n'en ai pas eu connaissance ? Ce serait merveilleux de pouvoir déterminer directement après le contact sexuel si l'on est infecté ou non. Finis les tremblements pendant des semaines. Malheureusement, il y a eu un malentendu. Il n'existe aucun test qui donne un quelconque résultat avant 15 jours !

En effet, ce test permet également de détecter la présence d'anticorps. Cela signifie simplement qu'avec le test rapide, le sang n'est pas d'abord envoyé dans un laboratoire, mais directement analysé sur place. Pour cela, il suffit de prélever quelques gouttes au bout du doigt et de les déposer sur une bandelette de test. Après 30 minutes, il est possible de lire si le résultat est positif ou négatif, comme pour un test de grossesse. Un test rapide peut être effectué chez le médecin, dans un service de santé publique, dans un centre de conseil sur le sida ou dans des laboratoires équipés à cet effet.

Tests VIH à domicile

Ce type de test est certes disponible sur Internet en Allemagne. Il est toutefois fortement déconseillé de faire un test seul. En effet, ces tests ont également été développés pour une utilisation professionnelle. Des erreurs peuvent se glisser trop facilement. Et qui voudrait rester seul à la maison avec un résultat de test positif ? Pas moi, en tout cas.

Les bonnes choses prennent du temps, en l'occurrence trois mois.

Ceux qui veulent être tout à fait sûrs n'ont aucune chance d'éviter les trois mois d'attente habituels. Mais fermer les yeux par peur d'une éventuelle infection par le VIH et espérer que tout se passe bien n'est pas une bonne alternative. Car sans protection, on peut contaminer d'autres personnes. Et plus tôt on commence le traitement, plus on a de chances de mener une bonne vie même avec une infection par le VIH. Cela ne devrait pas conduire à une gestion imprudente d'un éventuel risque de contamination. Car les merveilleux médicaments qui permettent de vivre longtemps avec le VIH ont également de nombreux effets secondaires. Malheureusement, le fait que le VIH n'ait plus d'issue fatale aujourd'hui conduit à une utilisation parfois imprudente du sexe à moindre risque.

Anja Drews - Educatrice sexuelle diplômée pour ORION

Date : 03.11.2020