Heike Morris
Direction juridique de l'association Unabhängige Patientenberatung Deutschland
Qui devrait rédiger une telle directive ?
"Toute personne qui souhaite prendre de bonnes dispositions pour elle-même. Car on y définit les mesures médicales souhaitées en cas d'urgence médicale, si l'on n'est plus en mesure de donner son consentement. Une telle situation peut survenir de manière inattendue, par exemple à la suite d'un accident, même chez des personnes jeunes".
Sous quelle forme doit-elle être rédigée ?
"La forme écrite suffit, c'est-à-dire qu'il suffit de la signer de sa propre main. Que l'on remplisse un formulaire, que l'on imprime le texte ou que l'on écrive à la main, cela ne joue aucun rôle. Elle n'a pas non plus besoin d'être authentifiée par un notaire".
Existe-t-il des modèles que l'on peut utiliser à cet effet ?
"Vous trouverez de nombreux modèles et éléments de texte sur Internet. La brochure 'Patientenverfügung', que vous pouvez télécharger gratuitement sur le site du ministère fédéral de la Justice et de la Protection des consommateurs, est particulièrement utile."
A quoi dois-je absolument faire attention en les remplissant ?
"Formulez vos directives concernant les mesures de maintien en vie, le traitement de la douleur ainsi que l'alimentation artificielle de la manière la plus précise possible. Vous augmentez ainsi la probabilité que vos directives soient prises en compte en cas d'urgence - et que d'autres ne décident pas à votre place. Des indications générales telles que 'je ne veux pas être suspendu à des tuyaux' ne sont pas assez concrètes, elles offrent trop de possibilités d'interprétation. Demandez également conseil à votre médecin de famille - après tout, on ne peut décrire que ce que l'on comprend".
Que se passe-t-il si je n'ai pas de disposition en cas d'urgence ?
"Dans ce cas, le médecin doit essayer de comprendre votre volonté avec l'aide de vos proches et sur la base de vos déclarations antérieures. Dans une telle situation, les conjoints ou les enfants ne peuvent prendre de décision juridiquement contraignante que si vous les avez mandatés comme mandataires ou s'ils ont été désignés comme tuteurs légaux. En cas de désaccord sur l'arrêt ou la poursuite d'un traitement, c'est le tribunal qui décide en dernier ressort. En rédigeant des directives anticipées, vous vous assurez que vos souhaits seront pris en compte. Et vous soulagez vos proches qui n'auront désormais plus à faire à votre place un choix qui peut être une question de vie ou de mort".
Dans quelle mesure la disposition est-elle contraignante pour les autres ?
"Si elles sont suffisamment concrètes, les médecins et tous les autres intervenants doivent impérativement s'y conformer. Pour qu'il n'y ait pas de doute sur la validité, il faut vérifier les directives environ tous les 3 à 5 ans et les renouveler si nécessaire. Vous pouvez d'ailleurs modifier vos directives à tout moment, même à l'hôpital - tant que vous êtes encore en mesure de former votre volonté".
Quel est le meilleur endroit pour conserver le document ?
"Dans un endroit sûr, à la maison, chez des amis ou des parents. Là, surtout si une procuration pour la surveillance des mesures médicales leur a également été donnée. Et : il faudrait avoir sur soi, dans un portefeuille, une note indiquant les directives anticipées et le lieu où elles ont été déposées".