
Le parfum comme symbole de statut social ? Pas vraiment. Le parfum comme appât sexuel ? C'est bien plus probable. C'est pourquoi la recherche et la commercialisation des phéromones, ces attractifs sexuels inodores, sont menées sur un large front. Mais il semble qu'il s'agisse d'une question astrologique. Tandis que les uns jurent de leur existence, les autres présentent des preuves du contraire. Les phéromones ne sont-elles donc qu'une question de croyance ?
Les odeurs favorisent le bien-être et peuvent susciter le désir.
Qu'il est agréable de se blottir contre son amoureux ou son amoureuse et de respirer profondément son odeur personnelle ?! Il en résulte des sentiments de sécurité, de confiance et de protection. Après tout, nous sommes très proches de l'autre, nous sentons sa chaleur corporelle. Cette situation rappelle les premiers mois de la vie, durant lesquels les bébés reconnaissent leur mère surtout à l'odeur. Les petits êtres humains éprouvent des délices suprêmes lorsqu'ils sont pressés contre le corps maternel et caressés. Ils ont besoin de ce contact cutané comme les fleurs ont besoin de la lumière du soleil. Lors de l'allaitement, ils ressentent un plaisir qui peut même être observé sur les organes génitaux. Il n'y a d'ailleurs pas lieu de s'en inquiéter, c'est une réaction tout à fait naturelle. Et celle-ci ne doit en aucun cas être comparée aux sentiments des adultes.
Mais il n'est donc pas étonnant que plus tard aussi, le désir entre en jeu lors de l'olfaction, du reniflement et de la proximité qui en découle. Un plaisir qui est toutefois beaucoup plus ciblé que chez le nourrisson. Il déclenche en nous le désir d'intimité et de contact sexuel. Et les odeurs peuvent donc être les meilleures et les plus fiables sources d'excitation. Et ce sont précisément ces sources d'excitation olfactive qui doivent être renforcées par les phéromones.
Les phéromones dans le monde animal
Les phéromones sont des molécules odorantes aux fonctions diverses, qui peuvent être clairement identifiées, du moins dans certaines parties du monde animal :
- Les poissons rouges les utilisent pour avertir leurs congénères de la présence de prédateurs.
- Elles aident les palmipèdes à trouver un partenaire.
- Les phéromones calment les chiens excités.
Chez l'homme, elles sont considérées comme des attracteurs sexuels qui augmentent l'attractivité, l'attrait et la fiabilité d'une personne.
Donc, si notre propre odeur ne suffit pas, on nous demande simplement de mettre quelques pincées d'un parfum contenant des phéromones. Et le tour est joué. C'est du moins ce que promettent les fabricants de ces substances. Mais ce n'est pas aussi simple que cela.
Être ou ne pas être, telle est la question.
En effet, l'existence des phéromones utilisées, l'androsténone, l'androsténol, l'androstadiénone et l'estratetramol, n'a pas été clairement démontrée. Hanns Hatt, physiologiste cellulaire à l'université de la Ruhr à Bochum, s'occupe de par sa profession de cette preuve. Et pourtant, dans une interview accordée à Der Welt, il a déclaré qu'il pensait que les phéromones humaines existaient également et qu'elles jouaient un rôle. Mais il ne peut pas en apporter la preuve définitive. La question est trop compliquée pour cela.
Le zoologue Tristram Wyatt de l'université d'Oxford s'est exprimé ainsi sur les phéromones dans le journal "Proceedings of the Royal Society B" : "Parce que les humains sont des mammifères, il est possible, peut-être même probable, que nous ayons des phéromones". Hum, possible ? Probable ? Ce n'est qu'une supposition, une déduction. Il n'y a donc aucune trace de preuve.
Et voilà que des chercheurs de l'University of Western Australia sont arrivés à la conclusion que l'efficacité des deux phéromones, l'estratetramol et l'androstadienone, sur les femmes et les hommes n'était pas démontrable, même si des études plus anciennes prétendaient le contraire.
Tout n'est pas explicable scientifiquement
De nos jours, nous devrions prendre avec des pincettes tout ce qui est lié à des intentions de vente. Toutefois, tout ce qui se passe entre le ciel et la terre ne peut pas non plus être expliqué scientifiquement. Et c'est ainsi que la foi, c'est bien connu, déplace les montagnes. Peut-être que cette seule croyance en l'effet des phéromones provoque une attractivité particulière. Car si nous sommes convaincus d'être irrésistibles,
- nous nous présentons avec plus d'assurance,
- changeons de posture
- et sommes plus ouverts dans nos relations avec les autres.
Ce changement de comportement nous permet en fin de compte d'avoir plus de succès dans nos prises de contact.
Lorsqu'un homme comme Steve McQueen expliquait son effet envoûtant sur les femmes par son parfum, il s'agissait à mon avis plutôt de coquetterie et d'un understatement évident. J'affirme plutôt qu'il a convaincu les femmes par son charisme, sa présence et, last but not least, par sa célébrité. Mais s'ils nous aident à avoir plus confiance en nous, alors que les phéromones soient utilisées ! Au moins, elles ne font pas de mal. Et en cas de doute, nous sentons tout simplement notre odeur. Et cela aussi, comme nous l'avons vu, peut tout à fait favoriser le désir.
Anja Drews - Educatrice sexuelle diplômée pour ORION
Sources : welt.de, spektrum.de & spiegel.de