Le mensonge de l'œuf : ce que vous devez savoir sur l'étiquetage des œufs

Pour les œufs en particulier, nous comptons sur un étiquetage correct de l'origine et de l'élevage. Un documentaire diffusé récemment sur la chaîne ARD a montré que c'est le contraire : même les œufs bio sont parfois mal déclarés, et les contrôles pour s'assurer que les règles sont respectées sont laxistes. L'experte Ina Müller-Arnke explique ce qui est important maintenant.

Zwei Hände mit Eierkarton im Supermarkt© iStock
Attention : les œufs bio en provenance des Pays-Bas, notamment, proviennent souvent de grandes exploitations.

Quelle est la fiabilité du code sur les emballages d'œufs ?

"Il fournit une bonne classification du système d'élevage, c'est-à-dire si un œuf provient d'une production biologique, d'un élevage en plein air ou au sol. Mais il ne dit pas si l'animal se porte bien. Lors des contrôles, on se contente souvent de vérifier si les perchoirs, par exemple, ont les dimensions requises. Or, pour le bien-être des animaux et la protection des consommateurs, il est important que les animaux soient directement observés".

Pourquoi les œufs bio peuvent-ils provenir de grandes exploitations ?

"Parce qu'il n'y a pas de directives concernant la taille des troupeaux, même pour les troupeaux bio. De ce fait, les grandes exploitations comptant parfois 30.000 animaux se sont imposées ces dernières années, au détriment des petites exploitations. Il serait important de fixer une limite supérieure".

Élevage en plein air - pourquoi le terme est-il souvent trompeur ?

"Les poules ne pénètrent que dans une certaine zone en plein air. Elles savent qu'elles peuvent facilement devenir des proies et ont peur de courir dans une prairie ouverte. Elles ont besoin d'être protégées par des buissons ou des arbustes. Or, celle-ci fait souvent défaut, il n'y a donc pas d'espace approprié pour elles. C'est pourquoi de nombreuses poules ne quittent même pas le poulailler. Et : ici aussi, il manque une limite supérieure du nombre d'animaux par poulailler".

Qu'est-ce qui ne va pas encore dans l'élevage des poules ?

"Beaucoup de choses ! Par exemple, les groupes d'animaux sont trop grands. Les poules ne reconnaissent que 30 à 100 autres animaux. Si elles sont entassées avec plusieurs autres, elles sont fortement stressées et commencent à picorer leur plumage. Ce mauvais plumage se retrouve également dans les troupeaux bio. En raison de la haute performance de ponte, les poules tombent malades et développent des inflammations organiques. Elles ont été élevées pour pondre 300 œufs par an au lieu de 30, comme il serait normal. La nourriture n'est généralement pas non plus adaptée à l'espèce".

À quoi les consommateurs doivent-ils faire attention lors de leurs achats ?

"Le mieux est qu'ils connaissent eux-mêmes l'exploitation à laquelle ils achètent des œufs et qu'ils aient vu les poules. Au supermarché, ils devraient choisir des œufs portant le label de protection des animaux ou un label d'associations bio comme Bioland ou Demeter. Demander régulièrement d'où proviennent les œufs. Autre point important : réduire la consommation d'œufs. On peut les supprimer ou les remplacer dans de nombreux plats. Des idées à ce sujet : www.vier-pfoten.de/themen/ernaehrung/vegane-rezepte"

Actif pour la protection des animaux

Quatre pattes
La fondation s'engage dans le monde entier pour le bien-être des animaux et informe sur son site Internet des domaines d'intervention actuels et des possibilités d'aide. Elle a développé son propre label de protection des animaux. En outre, on trouve sur le net un aperçu des protestations en ligne en cours, dont une pétition contre l'abattage très répandu des poussins mâles : www.vier-pfoten.de/helfen/petitionen

Fédération allemande de protection des animaux (Deutscher Tierschutzbund e.V.)
L'association a également développé son propre label, que l'on retrouve également sur les emballages d'œufs. Informations sur les critères sous : www.tierschutzlabel.info