
Nous nous montrons d'abord sous notre meilleur jour.
Toutefois, notre perception est aussi fortement soutenue. En effet, l'autre ne se montre pas sous toutes les facettes de sa personnalité physique, émotionnelle et psychique, et nous ne nous montrons pas non plus. Nous nous montrons tous sous notre meilleur jour et nous nous déchaînons lorsqu'il s'agit d'exprimer nos "qualités adorables". C'est ainsi que Loriot qualifiait les excentricités, les bizarreries et la folie tout à fait normale avec lesquelles nous nous montrons plus tard dans nos relations interpersonnelles. Et il est sans doute normal que nous les retenions dans un premier temps. Après tout, nous ne voulons pas effrayer l'autre immédiatement. Nous ne savons pas ce qu'il ou elle considère comme aimable.
La palette colorée de nos qualités et de nos particularités
Et lorsque nous nous montrons enfin tels que nous sommes vraiment, en tant que personnes réelles, la relation peut vraiment commencer. Car ce n'est qu'à ce moment-là que nous commençons à être vrais et cohérents. Et ce n'est qu'alors que nous voyons la vraie personne en face de nous. Et non plus seulement la créature molle et sans arêtes de notre phase d'amour rose. Mais qu'est-ce que nous essayons de cacher au début, mais qui nous montre en même temps tels que nous sommes vraiment ?
1. les poils corporels superflus
Lors des premiers rendez-vous, et surtout lors de la première fois, nous sommes certains de ne pas trouver un seul poil superflu à un endroit où il ne devrait pas se trouver. Ni chez lui, ni chez elle. On examine soigneusement la peau, on la rase, on l'épile, on l'épile au laser. Nous nous demandons si nous voulons présenter nos parties les plus intimes entièrement nues ou seulement un peu coiffées, nous imaginons ce que l'autre pourrait en penser. Et puis, à un moment donné, nous constatons que nos poils sous les aisselles, sur les jambes, dans le dos ou autour du point chaud ont commencé à pousser pour le troisième jour consécutif. Et nous constatons que, malgré tout et contre toute probabilité, nous sommes tout aussi aimés que si nous étions rasés de près.
2. bouche parfumée du matin
Il/elle dort encore ! Vite, à la salle de bains, on se brosse les dents, on retourne au lit et ensuite seulement, on s'embrasse. Ou au moins quelque chose de frais dans la bouche qui chasse le goût et l'odeur, disons, pas très agréables au réveil. L'expression "ne pas sentir si bon" est élastique. C'est pourquoi nous serions prêts à tuer pour épargner cela à notre nouvel amour. C'est ainsi que nous prenons sur nous la peine de quitter le lit chaud en cachette ou sous un prétexte fallacieux, pour nous présenter ensuite avec une meilleure odeur. Comme si quelqu'un se réveillait le matin de son assoupissement avec une odeur de menthe.... Et puis un jour, on se réveille et on se rend compte qu'on se fiche de notre odeur ou de celle de l'autre et on s'embrasse tout simplement.
3. la séparation des brosses à dents
Nous sommes tellement amoureux ! Nous ne pouvons pas nous quitter des doigts et nous aimons tout partager. "Tu as oublié ta brosse à dents ? Oh, ce n'est pas grave ! Prends simplement la mienne ! Allez, ose, ça ne me dérange pas" ! Pourquoi pas, après tout, nos bouches et nos langues sont en permanence en action. Et nous avons déjà été partout avec ! Et la brosse à dents ne fait plus rien pour arranger les choses. Mais cela finira par changer. Et nous veillerons alors à utiliser notre propre brosse à dents. Car à un moment donné, nous avons à nouveau besoin de quelque chose pour nous. Et la brosse à dents est le premier signe d'autonomie. "Tiens, je te l'ai apportée. Tu as maintenant la tienne dans ma salle de bains".
4. le premier pet, le premier rot
Au cours des premiers mois, nous semblons être libres des habitudes terrestres :
- Nous ne transpirons pas, à l'exception bien sûr de nos ébats amoureux débridés et passionnés.
- Et nous ne sentons surtout pas la sueur. Comment pourrait-il en être autrement, puisque nous passons beaucoup de temps à prendre soin de notre corps ?
- Et bien sûr, nous n'émettons pas d 'air, ni en haut ni en bas.
Mais dans toute relation, il arrive un moment où nous laissons échapper un peu d'air. Oups ! Grands yeux, main devant la bouche, ricanements et un "ce n'est pas grave" de l'autre côté. Peut-être s'agissait-il simplement d'un "chip-up", un de ceux qui se produisent parce que nous pompons joyeusement de l'air dans le vagin à chaque poussée pendant l'amour. Et il faut bien que cet air ressorte. Ce n'est pas grave. Mais c'est maintenant que se décide si nous voulons avoir une relation avec ou sans expression corporelle libre. Pour les uns, c'est un signe de confiance. Et pour les autres, un mauvais comportement pur et simple.
5. fermez la porte !
D'après mon expérience, il y a une activité pour laquelle la plupart des gens insistent pour avoir une vie privée illimitée. Et ce, même après des années de relation. Il s'agit de l'élimination des plaisirs corporels. Du moins pour ceux qui quittent notre corps sous forme solide. Pour les liquides, nous préférons aussi être seuls au début. Mais à un moment donné, nous n'attendons plus que notre partenaire soit enfin occupé à se brosser les dents/à se raser/à s'épiler les sourcils/à se maquiller alors que nous serrons déjà les jambes. Ensuite, nous nous précipitons simplement dans la salle de bain et faisons joyeusement glouglouter la cuvette des toilettes.
6) Lingerie chaude
La plupart du temps, nous savons exactement dans quels sous-vêtements nous sommes les plus sexy. Et c'est ainsi que nous nous présentons le plus volontiers. Du moins au début. Des rondeurs bien dessinées, des fesses bien fermes. Notre bien-aimé(e) pourrait penser que notre armoire est remplie jusqu'au plafond avec les pièces de lingerie les plus exquises et les plus belles. Dans la volupté, nous ne remarquons même pas que le choix n'est peut-être pas si grand. Ce qui ne serait pas si mal. Et puis vient le moment où nous ressortons la lingerie normale, les sous-vêtements délavés, les soutiens-gorge pratiques, les simples maillots de corps en coton. Confortable et pratique plutôt que chaud et érotique ? Au moins, l'annonce est alors claire, lorsque nous nous montrons en lingerie chaude : "Viens ici et jouons" !
Ouais, enfin arrivé !
Anja Drews - Educatrice sexuelle diplômée pour ORION