
Et le fait de fermer les yeux signifie-t-il quelque chose ? Qu'en est-il pour vous ?
- Fermez-vous les yeux ou les gardez-vous ouverts ?
- Appréciez-vous ou préférez-vous observer ?
Je suppose que la plupart d'entre vous fermeront les yeux. Car nous pouvons alors nous laisser aller à l'émotion et profiter pleinement. On dit que les femmes ferment les yeux plus souvent que les hommes. Pouvez-vous le confirmer ?
Embrasser est le moyen ultime d'exprimer son affection et de se mettre en appétit. Car nous pouvons embrasser de différentes manières :
- Nous couvrons nos enfants de tendres baisers.
- Nous déposons un baiser sur la joue de nos amis.
- Ou nous explorons la cavité buccale et d'autres orifices corporels avec notre langue.
Le plus excitant est sans doute le baiser érotique. Lorsque les lèvres se rencontrent et que les langues s'enlacent, le pouls s'accélère et notre visage n'est pas le seul à être plus irrigué. Parfois, il semble y avoir un lien direct avec notre abdomen. Lorsque nous tombons amoureux, le baiser est généralement le premier contact intime. Nous apprécions la proximité et le plaisir qui en découlent. Malheureusement, chez de nombreux couples, ce baiser intense avec la langue finit par être mis au rancart. Mais que se passe-t-il si nous oublions complètement le baiser dans une relation ?
Pourquoi s'embrasse-t-on ?
Personne ne le sait vraiment. En effet, il n'y a guère de sujet moins étudié en sexologie que le baiser. Pourtant, il existe différentes explications :
1) On dit que les baisers renforcent le système immunitaire. Il s'agirait donc d'une explication immunologique. Mais alors, pourquoi les couples ont-ils si souvent un rhume en même temps ou l'un après l'autre ? Et pourquoi tout le monde ne s'embrasse-t-il pas ? Car les baisers avec la langue, signe d'une motivation sexuelle, ne concernent qu'à peine la moitié de l'humanité. Cette explication ne me semble donc pas si évidente.
2) Reconnaissons-nous peut-être des partenaires génétiquement compatibles par le biais des baisers ? Nous le vérifions déjà par l'odeur. Et (presque) tout le monde peut sentir. Si nous ne pouvons pas sentir quelqu'un, c'est qu'il ne nous correspond pas. Lors d'un baiser, nous sommes déjà allés plus loin. Car l'autre personne a manifestement déjà réussi le test de l'odorat. C'est donc une double assurance ? Je ne sais pas.
3) Le baiser est-il né de l'incubation ? Après tout, nous transmettions autrefois à notre progéniture des aliments bien mâchés par la bouche. Grâce à Hipp et Cie, ce n'est plus nécessaire aujourd'hui.
4) Le baiser n'est-il pas plutôt un comportement social appris ? Transmettons-nous le baiser à notre progéniture en la serrant si fort dans nos bras, en la câlinant et en l'embrassant ? Les enfants apprennent ainsi qu'il s'agit d'une expression particulière de la proximité et de l'intimité. C'est aussi un moment de plaisir, car les lèvres douces et chaudes sont également agréables à sentir sur la peau délicate des bébés. Lorsque l'enfant rend le premier câlin, la joie des parents est grande. L'enfant apprend ainsi, premièrement, à être sûr de l'attention de ses parents et, deuxièmement, à exprimer de l'affection de cette manière également.
5) Le philosophe français Alexandre Lacroix affirme que, d'un point de vue biologique, les baisers sont totalement superflus. Il avance la théorie selon laquelle, dans le monde occidental, nous ne nous embrassons sur la bouche que depuis la sortie des grands films d'amour comme Autant en emporte le vent. Auparavant, le baiser intime n'était qu'une pratique sexuelle répandue dans les pays asiatiques et limitée à la chambre à coucher.
Dans les années 1950, un baiser permettait d'exprimer à l'écran de très grands sentiments pour le spectateur. À l'époque, on ne pouvait pas faire plus et c'était même interdit. Ce lien intense entre l'amour et les lèvres semble être resté gravé dans nos esprits. Un comportement acquis donc, Lacroix considérant plutôt l'évolution du baiser d'un point de vue social et religieux. Autre cause, même effet.
Un baiser par jour pour plus d'intimité
Voilà pour la théorie. Quelle que soit la raison pour laquelle nous, les humains, nous nous embrassons, il reste en fin de compte le fait que nous le faisons. Et nous remarquons rapidement à quel point le baiser est lié à nos sentiments. Qu'il s'agisse de tendresse, de romantisme ou de désir, nous montrons à l'autre notre estime et notre affection. Et nous le faisons volontairement, par une impulsion intérieure qui nous pousse.
Si nous ne nous embrassons plus, nous devrions nous demander ce qui se cache derrière. Est-ce que nous étouffons cette impulsion pour punir l'autre et lui montrer, ainsi qu'à nous-mêmes, que quelque chose ne va pas chez nous ? Nous sommes-nous aliénés ? Ou notre vie est-elle si routinière qu'il n'y a plus de place pour la proximité ? Le baiser nous manque-t-il ? Dans ce cas, nous devrions agir. Que diriez-vous d'un seul baiser conscient par jour ? Comme une petite routine. Une étreinte accompagnée d'un baiser profond, les yeux fermés. Ressentir, apprécier. Avant de commencer la journée, de sortir de la maison, d'y revenir ou de se coucher. Car nous pouvons tout faire avec nous-mêmes, mais nous ne pouvons pas nous embrasser nous-mêmes.
Anja Drews - Educatrice sexuelle diplômée pour ORION