
Le battement commence au niveau des tempes et se propage rapidement. Une pression inconcevable s'installe. La tête donne l'impression d'être prise dans un étau que l'on serre de plus en plus fort. Le corps est glacé, la tête brûle comme du feu. Une nausée extrême s'installe. Sabine ne réagit plus, se tourne et se retourne dans son lit. Son mari envoie les enfants dehors, demande, paniqué : "Dois-je appeler les secours ?" - "Il ne peut pas m'aider non plus", chuchote Sabine. La migraine chronique la tient fermement en étau.
La souffrance commence à 15 ans
L'histoire de la souffrance de Sabine Appel commence lorsqu'elle a 15 ans. C'est à cette époque qu'elle a sa première crise de migraine. Après un match de volley-ball, elle se sent tout à coup mal. Elle a des maux de tête et vomit le soir. Mais au bout d'une journée, le mal est déjà passé. Et comme les crises sont très espacées, tous les quelques mois, le diagnostic ne tombe que lorsque Sabine a 17 ans.
"Le médecin m'a expliqué que j'avais hérité la migraine de mon père. Et qu'elle était d'origine hormonale", se souvient aujourd'hui la jeune femme originaire de Waldkirch.
Ce qu'elle remarque
Les poussées survenaient toujours lorsque j'étais particulièrement stressée.
Cela pouvait être après un effort physique extrême ou après mes examens du baccalauréat. J'ai également eu une petite crise après mes examens finaux à l'université. Les liens étaient évidents. Et pourtant, la migraine ne me posait pas de problème. Je traitais les maux de tête avec de l'aspirine, parfois avec de l'ibuprofène, ce qui atténuait la douleur", raconte l'enseignante.
Une attaque cérébrale aggrave les choses
Mais en 2006, Sabine est victime d'une attaque cérébrale, provoquée par une hémorragie dans le liquide céphalorachidien. Même si elle s'en sort relativement bien, cela devient le début de son martyre. En effet, ses crises de migraine sont désormais de plus en plus violentes et fréquentes, elle souffre désormais de migraines chroniques. "Le pire, c'est que je ne pouvais plus prendre d'aspirine à cause du traitement anticoagulant. L'alternative du paracétamol n'a pas été efficace pour moi". Lorsque les crises deviennent plus extrêmes, Sabine cherche de l'aide auprès de plusieurs médecins. Elle est alors traitée avec ce que l'on appelle des triptans. Ce sont des analgésiques particulièrement puissants, délivrés sur ordonnance, utilisés contre les migraines et les céphalées en grappe.
Le problème : "Je souffrais maintenant de migraines chroniques", raconte Sabine. "Cela signifie que je n'avais presque plus de pauses entre les crises. Dans les pires moments, je souffrais de douleurs insensées pendant cinq à six jours par semaine.A partir de 14 jours par mois, on parle de chronicité. Dans mon cas, aux pires moments, c'était déjà plus de 20 jours de douleurs par mois". La migraine évolue toujours par vagues. Elle arrive lentement, se balance jusqu'à atteindre le sommet, puis retombe. Mais chez Sabine, la migraine chronique culmine immédiatement avec la crise suivante. Et les triptans n'ont pratiquement aucun effet sur elle. "Dans les phases les plus violentes, je ne faisais que me jeter dans tous les sens. Les comprimés me faisaient délirer, mais les douleurs ne s'amélioraient pas. Et j'ai gardé cet état terrible pendant des années. A un moment donné, j'étais tellement épuisée, sans énergie, je ne savais plus quoi faire".
Migraine chronique : traitement par la médecine chinoise
La migraine chronique détermine la vie de Sabine. Elle est prisonnière d'un monde de douleurs infernales. La femme pleine de vie, pétillante et active qu'elle était est devenue une personne anxieuse et martyrisée. "Pour mes trois enfants aussi, c'était terrible de voir leur maman souffrir autant. Mais j'ai une famille formidable qui m'a toujours beaucoup soutenue. Et ce, même dans les phases où les douleurs étaient si envahissantes que je ne pouvais plus percevoir que peu de choses en dehors d'elles". Comme Sabine est enseignante et qu'elle est la seule à gagner sa vie dans la famille, des angoisses existentielles la tourmentent en plus. Souvent, elle se démène pour aller à l'école malgré les douleurs, pour ne pas avoir en plus ces soucis. Son mari, homme au foyer, soutient sa femme du mieux qu'il peut, s'occupe du ménage, s'occupe des enfants. Une phase extrêmement difficile pour la famille.
Après deux séjours dans des cliniques spécialisées dans les maux de tête, Sabine décide en 2015 de prendre un nouveau chemin. "Je me suis rendu compte que les triptans ne m'aidaient tout simplement pas. Et : entre-temps, je prenais des comprimés trois à quatre fois par semaine à cause de la migraine chronique. Cela ne pouvait pas continuer ainsi".
Elle entend parler d'une clinique au Steigerwald qui propose la médecine traditionnelle chinoise. Et : sa caisse maladie paie le séjour. Outre l'acupuncture, les médecins y recourent à des tisanes de composition déterminée, appelées décoctions. Mais il est important qu'elle arrête de prendre ses comprimés. Après une nouvelle crise, elle constate que sans les comprimés et avec l'aide des tisanes, la situation s'améliore lentement mais sûrement .
Elle sait néanmoins que la migraine chronique est incurable. Elle a encore un long chemin à parcourir, mais elle peut tout de même dire : "L'année dernière, j'ai eu des phases pendant lesquelles je n'ai pas eu de douleurs pendant cinq à six semaines entières. Peut-être qu'une nouvelle vie va bientôt commencer".
Qu'est-ce que la MTC au juste ?
D'où vient la MTC et depuis quand cette méthode existe-t-elle ?
La MTC (médecine traditionnelle chinoise) est une méthode de guérison alternative originaire d'Asie orientale. Certaines parties de la MTC existent déjà depuis plus de 4000 ans.
Selon quels principes la MTC fonctionne-t-elle ?
Dans la médecine traditionnelle chinoise, le corps et l'esprit sont considérés comme une unité. Le principe originel part du principe que le yin et le yang, les deux pôles opposés, vont de pair, tout comme le jour et la nuit. De là découlent ses approches d'investigation, qui consistent à intégrer également les conditions de vie, l'humeur et la situation sociale dans le diagnostic et à considérer la vie dans sa globalité.
Quels sont les moyens utilisés par la médecine chinoise ?
La méthode la plus connue est certainement l'acupuncture. Mais il est également possible de suivre des cours de qigong et de prendre des tisanes adaptées aux besoins individuels.
Les bonnes adresses :
Depuis 2010, il existe le Centre de MTC, un établissement ambulatoire situé sur le site de l'hôpital universitaire de Hambourg : www.tcm-am-uke.de
C'est dans cette clinique que Sabine Appel a été soignée. La MTC y est complétée par le programme de base de la médecine classique : www.tcmklinik.de
SMS - Societas Medicinae Sinensis - est une association de médecins pour la MTC. Avec de nombreuses informations : www.tcm.edu