
Le vaginisme est classé parmi les troubles douloureux. Les muscles du plancher pelvien et le tiers extérieur des muscles vaginaux se contractent involontairement et par réflexe d'une manière douloureuse. La contraction peut aller jusqu'à empêcher l'insertion de tampons et rendre les examens gynécologiques impossibles. Le vagin ne permet ainsi pas la pénétration du pénis et ce, apparemment sans la participation de la protagoniste. En effet, une femme vaginique ne décide pas volontairement de ne pas permettre la pénétration. Bien au contraire, elle est généralement totalement désemparée et se sent impuissante face à son corps. Qu'est-ce qui se cache derrière cette situation et comment peut-on l'aider ?
Toute la vie ou survenu soudainement ?
Tout d'abord, le vaginisme en tant que trouble de la fonction sexuelle n'est pas aussi répandu que le manque de désir ou l'éjaculation précoce. Les sources scientifiques parlent de 0,4 à 1% de toutes les femmes. J'ai également trouvé des chiffres bien plus élevés, de l'ordre de plusieurs dizaines de pour cent. Il ne faut toutefois pas confondre le vaginisme avec la dyspareunie (douleurs lors des rapports sexuels). En règle générale, ce sont plutôt les femmes jeunes qui sont concernées.
En médecine sexuelle, on distingue le type primaire et le type secondaire.
- Le premier type limite la sexualité dès le début et existe donc déjà pendant toute la vie.
- Le deuxième type apparaît après certains événements, il est donc acquis. Jusque-là, il n'y a pas eu de troubles de ce type. La cause peut être des peurs liées à la grossesse, des violations des limites sexuelles ou émotionnelles ou encore des expériences de violence.
La thérapie sexuelle à orientation corporelle selon Sexocorporel fait encore une distinction à un autre niveau.
- Il y a ici le vaginisme phobique avec la peur de ce qui pourrait pénétrer dans le corps. Selon la sexothérapeute Susanna-Sitari Rescio, qui travaille selon le concept de Sexocorporel, ces femmes disposent souvent d'une grande tension corporelle et d'un grand contrôle de soi.
- De l'autre côté, on trouve le vaginisme dû à un problème d'identité. Ici, c'est la peur de ce qui pourrait sortir qui domine. Ces femmes ont souvent un air de fillette et un lien étroit avec leur mère. Elles ne sont pas sûres de leur rôle de femme et peuvent même le rejeter complètement.
Dans les deux types de vaginisme, les femmes ont une tension musculaire très élevée. Le bassin est très ferme et nous trouvons souvent un dos creux. De plus, elles présentent d'autres troubles liés à la tension, comme des grincements de dents ou des problèmes de dos. Les femmes vaginistes sont tout à fait capables d'atteindre un point culminant. Mais selon Rescio, elles atteignent plutôt l'orgasme par une forte tension du corps et par le simple fait d'exercer une pression, sans se toucher elles-mêmes. Cela aussi est plutôt problématique dans la sexualité en couple.
Une attitude de protection extrême
Une chose demeure, quelle que soit notre définition :
C'est la carapace musculaire qui est construite comme protection.
Lorsqu'une femme se crispe inconsciemment au point qu'aucune pénétration n'est possible, la question se pose de savoir pourquoi. Il s'agit de le découvrir. Si le vaginisme est apparu à un moment précis, il convient de voir ce qui s'est passé auparavant. En revanche, si le vaginisme dure depuis toujours, il convient d'analyser les peurs profondes.
- Qu'est-ce qui peut expliquer qu'une femme ferme le chemin vers son for intérieur ?
- Que se passe-t-il à l'extérieur ?
- Dans la relation de couple ?
- Quelle est la relation avec son propre sexe ?
- Quelle est la perception de soi en tant que femme ?
En outre, des exercices issus du travail corporel permettent de percevoir et de modifier la tension corporelle, notamment au niveau du plancher pelvien. Les exercices de relaxation purs sont moins utiles, car la carapace corporelle représente un mécanisme de protection et ne peut pas être éliminée par simple relaxation. Il s'agit plutôt de reprendre le contrôle par un travail corporel.
Il est souvent recommandé de s'entraîner à pénétrer dans le vagin à l'aide de bâtons vaginaux, qui existent en différentes épaisseurs. Mais avant de commencer, il est judicieux d'explorer son propre sexe. À quoi ressemble la vulve, quelle est sa sensation, quelles sont les caresses agréables ? Il s'agit aussi de tester le seuil de la douleur. Jusqu'où puis-je aller aujourd'hui, demain ou après-demain ? Guérir une femme atteinte de vaginisme ne se fait pas du jour au lendemain. Mais c'est tout à fait possible. Mais pour cela, il faut une aide extérieure !
Anja Drews - Educatrice sexuelle diplômée pour ORION