Sujet Droit : les jugements d'hiver à connaître

Chaque fois que les flocons de neige et les températures négatives réapparaissent soudainement, la question suivante se pose pour beaucoup : "Quand dois-je saler et quand ne dois-je pas le faire ?" Une question importante, car si des concitoyens subissent des dommages sur des chemins non déneigés ou non sablés, cela peut coûter cher. Mais les tribunaux sont aussi souvent sollicités en cas de panne de chauffage ou d'accident de vélo. Voici donc quelques décisions de justice importantes sur le sujet, auxquelles on peut se référer.

En cas de panne du chauffage domestique : réduction du loyer

Lorsque le chauffage tombe en panne en hiver dans un appartement loué, le loyer peut être réduit. Le montant de cette réduction varie toutefois d'un cas à l'autre selon les tribunaux. Ainsi, le tribunal régional de Berlin a décidé qu'en cas de panne totale du chauffage, l'appartement est de facto inhabitable et que le loyer peut donc être réduit de 100 % (AZ 65 S 70/92). Toutefois, si seules quelques pièces sont concernées, le loyer ne peut être réduit que du montant proportionnel. Le tribunal de grande instance de Bonn considère en revanche qu'une réduction de loyer de 50 % est suffisante dans un tel cas (AZ. 6 S 396/81).

Pistes cyclables verglacées : la commune est responsable

L'obligation de salage existe également pour les pistes cyclables en agglomération, comme l'a établi la Cour fédérale de justice (BGH III ZR 200/63). Ce sont les communes qui sont compétentes, mais elles ne doivent déneiger que les endroits importants pour la circulation et dangereux. Ces derniers sont définis comme des endroits où les cyclistes doivent freiner, se déporter, changer de vitesse ou de direction, comme l'a établi le tribunal régional supérieur de Hamm (OLG Hamm 9 U 193/92). Si le service d'hiver compétent de la commune néglige son obligation de salage, un cycliste accidenté par la neige et le verglas peut en principe demander des dommages et intérêts.

Les locataires doivent également saluer dans certaines circonstances

Les propriétaires peuvent théoriquement transmettre leur obligation de déneigement et de salage à leurs locataires par le biais du contrat de location ou du règlement intérieur. Les locataires doivent alors s'y conformer - s'ils ne sont pas en mesure de le faire, par exemple pour cause de maladie ou de vacances, ils doivent prévoir un remplaçant. Il existe toutefois une exception, à vérifier de préférence avant les premières chutes de neige avec le gestionnaire de l'immeuble ou le propriétaire : les personnes âgées souffrant de maladies chroniques ou d'infirmité peuvent être dispensées de ce type d'obligation de déblaiement si elles ne trouvent pas de remplaçant commercial ou privé pour faire le travail à leur place (AG Hamburg-Altona, Az. : 318 a C 146/06). L'obligation ne va toutefois pas au-delà du devoir de déneigement et de salage : le locataire n'est par exemple pas tenu de dégager les gouttières et les descentes d'eau pluviale extérieures de la glace, comme l'a jugé le tribunal de grande instance de Berlin (Az. : 8 U 257/12).

Une obligation dans tous les cas : les propriétaires

En principe, les propriétaires de maison sont responsables de l'obligation de salage et de déneigement en ce qui concerne les trottoirs devant la maison ainsi que les accès à la maison, les chemins menant aux places de stationnement et aux parkings souterrains ainsi qu'aux poubelles. Si le terrain est délimité par deux voies publiques, les deux trottoirs qui bordent le terrain doivent être déneigés (OLG Brandenburg, Az. : 4 U 55/07).
Les heures de déneigement sont comprises entre 7 et 20 heures : le déneigement et le salage doivent être effectués durant cette période ; le dimanche et les jours fériés, ils peuvent être effectués une heure plus tard. Toutefois, si du verglas a été prévu pendant la nuit, il faut saler à titre préventif (OLG Frankfurt, Az. : 21 U 38/03). Et s'il neige plusieurs fois par jour, il faut aussi déneiger plus souvent - la Cour fédérale de justice en a déjà décidé ainsi dans les années quatre-vingt. Toutefois, si des conditions météorologiques exceptionnelles, comme la glace éclair, rendent l'obligation de déneiger presque impossible, le propriétaire doit simplement essayer de faire ce qui est raisonnablement possible pour empêcher la formation de verglas (OLG München, Az. : 1 U 3243/09). D'ailleurs, il n'est pas nécessaire que tout le chemin soit entièrement déneigé - un passage d'au moins un mètre de large suffit (BGH, Az. : III ZR 8/03).